Thibault Kibler « chaque kilo sauvé compte ! »

La société Atypique a fait de la lutte contre le gaspillage alimentaire une activité à part entière. Rencontre avec le cofondateur et directeur général de ce grossiste pas comme les autres.
Article rédigé par
Bénédicte Le Guérinel

Quelle est l’activité d’Atypique ?

Nous sommes un grossiste spécialisé en produits de saison labellisés déclassés. Fruits et légumes trop gros, trop petits, légèrement abîmés… 11 % de la production agricole est gaspillée alors que ces produits sont aussi bons que les autres. C’est là qu’Atypique entre en jeu. Nous achetons moins cher que le marché, mais plus cher que ce que les producteurs pourraient en tirer. Puis nous revendons à des clients en restauration hors foyer, à des traiteurs, banques alimentaires, épiceries, etc.

La rencontre de Thibault Kibler (à gauche) et Simon Charmette a été comme une évidence et a rapidement propulsé leur projet en une start-up dynamique. © DR
Légèrement rayés, hors calibre ou moches… Une grosse partie de la production de fruits et légumes français ne pouvait pas être commercialisée. Mais ça, c’était avant Atypique. © DR

Comment convaincre de nouveaux clients ?

Nous sommes en moyenne 15 % moins cher que les grossistes classiques, ce qui est intéressant sur des produits à valeur ajoutée tels que l’asperge ou la cerise. Nous bénéficions d’une bonne communication : notre image de marque est jeune et dynamique, nous informons chaque mois nos clients sur le nombre de kilos de fruits et légumes qu’ils ont sauvés et leur envoyons une affichette qu’ils peuvent exposer. Nous proposons la commande en ligne simplifiée. Les clients voient en temps réel la marchandise disponible, photos à l’appui. Et nous livrons dès le lendemain matin pour toute commande passée avant midi.

Combien avez-vous de fournisseurs et de clients ?

À ce jour, nous travaillons avec 120 producteurs et coopératives et avons 800 clients, principalement en Île-de-France, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Hauts-de-France, Auvergne et Rhône-Alpes. Nous souhaitons nous développer sur la moitié ouest de la France, et aimerions aussi augmenter notre clientèle de restaurateurs. Notre objectif est d’atteindre la rentabilité en 2025.

Quel bilan tirez-vous de votre activité ?

C’est un succès ! Nous avons sauvé 4 200 tonnes de fruits et légumes en trois ans et demi. Pour nous, chaque kilo sauvé compte. Cela reste toutefois une goutte d’eau dans l’océan du gaspillage alimentaire. À terme, nous aimerions atteindre des volumes de 30 000 ou 40 000 tonnes par an.

Un parcours qui a du sens
Thibault Kibler a d’abord été commercial, puis consultant. Avec le Covid lui vient l’envie de s’orienter vers un projet plus en accord avec ses valeurs. Une petite annonce de Simon Charmette, fondateur d’Atypique, en quête d’un associé, fait tout basculer. Attiré à la fois par le monde agricole et le challenge de cette start-up, Thibault le rejoint alors en 2021, à 24 ans, dans l’aventure.
Des applis utiles
Too Good To Go, Phenix ou encore Karma permettent de racheter les invendus alimentaires de commerces proches. En quelques clics, vous accédez à des offres de paniers-surprise à prix réduits, contenant des produits frais non vendus en fin de journée. Ces applications luttent contre le gaspillage en aidant les commerces à écouler leurs invendus, tout en permettant aux utilisateurs de faire des économies et de découvrir des produits variés.
Crédit photo :
DR
Article paru dans le n°
9
du magazine.
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