Tendance émergente avant la crise du Covid, la restauration festive a pris une ampleur considérable ces 5 dernières années… « Le soir, les gens ne sortent plus au restaurant juste pour dîner », confirme Juan Arbelaez, chef médiatique et cofondateur de Eleni Group. « La musique live, les animations et les DJ sets font partie intégrante de l’ambiance et de l’expérience globale du client », poursuit-il.
Précurseur de ce phénomène avec ses « Yaya Party » à Saint-Ouen depuis 2017, ou encore Babille, ouvert en février dernier, Eleni Group revendique une expertise pointue en matière de restauration festive, à Paris, mais également à Lille et à Tignes. « Notre recette secrète ? s’amuse Juan Arbelaez. Un très bon dîner entre amis sur de grandes tables partagées comme en Grèce et une playlist bien ficelée, qui monte crescendo au fur et à mesure du dîner, jusqu’au moment du dessert, où un DJ s’installe aux platines et la fête peut débuter... Notre mobilier est adapté, les clients peuvent danser sur les tables. Tout ça au même endroit ! », résume-t-il. Une réussite qui a permis l’éclosion de nouvelles adresses placées sous le signe de la fête avec des expériences éclectiques, dédiées à différents publics, telles que Le Piaf, un piano-bar glamour à Paris décliné à Val-d’Isère et Megève, Oda Saint-Tropez, un restaurant grec niché au premier étage du VIP Room dans le village varois, mais également Podium, le spot incontournable des fans des années 1970 à Paris, Mondaine, un néo-cabaret confidentiel, ou encore Cali Uptown, un restaurant américain avec bar à cocktails à la programmation déjantée… « Nous sommes installés dans le 10e arrondissement, un quartier effervescent avec une clientèle plutôt jeune et festive », explique Juliette Fossorier, cofondatrice de Cali Sisters. « Nous avons donc pu imaginer un lieu qui nous ressemble et où nous aimerions passer une soirée : un restaurant ouvert à tous, où on peut à la fois dîner et faire la fête avec des soirées à thème comme des “game nights” (blind tests, bingo…) le jeudi soir qui sont animées par des drag-queens, et des DJ sets le vendredi et le samedi soir », poursuit-elle.
Un cocktail gagnant pour les clients qui n’ont plus besoin de chercher un lieu où poursuivre leur soirée après avoir dîné – avec le risque de se faire refouler à l’entrée d’un club –, et pour les restaurateurs, qui, non contents de proposer deux services, peuvent prolonger leur activité jusqu’au bout de la nuit. Certains établissements parisiens, comme La Casbah ou Chez Gala, disposent même de leur propre salle de clubbing. Dignes héritières de la tradition de la guinguette, les péniches, installées sur les quais loin de tout risque de nuisance sonore, se sont également emparées du phénomène avec des adresses comme Facette à Paris ou encore le Bateau-Lavoir à Nantes qui a rouvert en avril dernier avec une programmation mixant street food et concerts live deux fois par semaine. L’hôtellerie n’est pas en reste, avec des établissements tels que l’Amazónico à Monte-Carlo, le Mob House à Saint-Ouen ou encore le Sinner et le Chouchou à Paris. « C’est le fruit de plusieurs années de réflexion, où le parcours et l’expérience client étaient notre fil conducteur », confirme Elias Dahert, directeur de ce dernier. « Nous souhaitions créer un lieu de vie qui ne proposerait pas seulement un lit pour la nuit, mais différents espaces pour vivre, travailler, se détendre, le tout dans une ambiance populaire, au sens noble du terme, poursuit-il. Et quand vos clients réservent une chambre pour avoir une table à la Guinguette [le restaurant du Chouchou, NDLR], c’est que le pari est réussi ! », conclut-il.