
Rien ne prédestinait ce Savoyard d’origine à devenir producteur d’huile d’olive dans le Gard. Lorsque son père, éleveur, prend sa retraite en 2014, il lui expose son projet : partir dans le Sud pour y cultiver des oliviers. Antoine, 16 ans, y adhère immédiatement. Père et fils achètent un terrain du côté de Nîmes. Le jeune homme s’inscrit au lycée professionnel dans une section Vignes et vins. En parallèle débute la plantation des arbres. Aujourd’hui, il y en a près de 9 000, de sept variétés différentes, sur une surface de 30 hectares. Fin 2020, Antoine Armanet acquiert en sus un vignoble de 19 hectares, où il cultive quinze cépages en agriculture biologique.

« L’olivier est un arbre très capricieux. Il peut produire beaucoup une année et très peu la suivante. L’opération la plus compliquée et la plus déterminante pour la récolte est la taille. Pour apprendre, mon père et moi sommes allés en Espagne rencontrer des producteurs. Dans le domaine de l’olive, il y a un important partage des connaissances, on a de la chance. Dans le vin, c’est une autre histoire ! Personnellement, je pratique une taille douce. Cela permet de garder suffisamment de feuilles pour que l’arbre fasse sa photosynthèse tout en laissant le vent circuler. »
La meilleure vente du domaine est l’huile d’olive vierge extra no 1, baptisée Fruit Lunaire. Elle est issue d’un assemblage de deux variétés : la bouteillan, originaire d’Aups en Provence et la grossane, de la vallée des Baux. Les olives sont assemblées au moment de la récolte. Elles sont cueillies le même jour, alors que leur stade de maturité est différent. Cela donne à cette cuvée une vraie complexité aromatique. Avec sa note de fruité vert, elle est parfaite pour l’assaisonnement.

Antoine Armanet accueille le public sur rendez-vous pour faire visiter l’exploitation. « Cela fait partie de notre métier d’expliquer la façon dont nous travaillons et dont nous produisons l’huile d’olive. Je montre au moins une parcelle d’oliviers avant de passer à la dégustation. On fait goûter nos trois cuvées et une quatrième, qui est un assemblage des trois autres. La plupart des visiteurs restent environ 30 minutes mais certains passent plusieurs heures avec nous ! »

Les gaffes en cuisine ont parfois de délicieuses conséquences. Ce ne sont pas les amateurs de tarte Tatin qui diront le contraire. Chez les Armanet aussi, on fait des erreurs… pour le meilleur ! Après une récolte, deux variétés d’olives ont été livrées au moulin sans que la distinction soit précisée au moulinier, qui a tout mélangé. « On a trouvé le résultat super. C’est ainsi qu’est née la cuvée no 1 ! ».

