Le 5 février dernier, La Chablisienne inaugurait officiellement à Paris, au 8 rue Saint-Paul, sur la rive droite, dans le 4e arrondissement, son premier caveau dans la capitale. « Nous souhaitions nous rapprocher de notre clientèle, que ce soit de nos amateurs ou de nos partenaires professionnels. C’est une idée que nous avions dans nos cartons depuis quelques années. Dans ce nouvel écrin, nous pouvons animer des dégustations avec des accords mets et vins pour notre clientèle privée et étrangère de passage dans la capitale. Cette adresse constitue également une opportunité de nous rapprocher de notre réseau professionnel, comme les cavistes et les restaurateurs. Ils peuvent venir aisément goûter nos nouveaux millésimes et s’approvisionner », détaille avec enthousiasme le dynamique Damien Leclerc, directeur général de La Chablisienne depuis 2008.
Considérée unanimement comme l’une des plus belles et qualitatives caves coopératives de France, elle est une véritable institution à Chablis, en Bourgogne. Elle est également reconnue à l’étranger puisqu’elle exporte ses vins dans plus de 90 pays. Elle compte aujourd’hui 250 adhérents qui sont aussi copropriétaires de cette entité. Employant 70 salariés permanents au total, elle a réalisé en 2024 un chiffre d’affaires de 64 millions d’euros. Il était de 46 millions d’euros en 2012, soit une progression d’environ 40 % en un peu plus de 10 ans. « C’est la force de notre structure, assure Damien Leclerc. Notre communauté de vignerons nous permet d’offrir des vins dans toutes les catégories de cette appellation qui ne produit que du vin blanc, uniquement avec du chardonnay : petit chablis, chablis, premier cru et grand cru. » Elle peut ainsi proposer une grille tarifaire raisonnable pour des vins de Bourgogne. La gamme commence à partir de 12 euros avec le petit chablis Vibrant pour finir autour de 70 euros pour le chablis grand cru Blanchot et le chablis grand cru Château Grenouilles.
Pour élaborer ses vins, La Chablisienne travaille sur une surface viticole de 1 200 hectares, soit près d’un quart de l’appellation (5 500 hectares au total). Le temps est souvent un avocat précieux pour apprécier la réussite. Depuis plus d’un siècle, la qualité a toujours été une philosophie mais l’on peut affirmer que cette volonté s’est encore accentuée depuis une quinzaine d’années, comme le résume Damien Leclerc : « Nous ne recherchons pas la course au volume. Ce serait une vraie erreur. Nous souhaitons davantage valoriser nos vins. La recherche de la qualité est une quête de tous les instants. »
Pour mieux faire vieillir ses vins dans des conditions optimales, les stocker en toute quiétude, tout en réduisant son empreinte carbone, La Chablisienne vient de faire l’acquisition d’une ancienne carrière à Cravant. Cette dernière permit notamment d’alimenter en pierre des monuments de Paris comme le Panthéon. Située sous les vignes d’Irancy, elle possède une superficie de 15 000 m2 avec une hauteur avoisinant les 10 mètres. Elle est comme une véritable cathédrale en sous-sol. La température, autour de 14 °C, y est fraîche naturellement toute l’année avec un taux d’hygrométrie compris entre 70 et 80 %. « Nous avons ainsi évité de construire un bâtiment alimenté par la climatisation. Cela s’inscrit dans une démarche écologique globale qui s’effectuait déjà au vignoble, puis se poursuit désormais dans l’élevage de nos flacons », précise Damien Leclerc. La Chablisienne prouve que l’on peut ainsi avoir plus d’un siècle d’existence et rester à la pointe !