Jade Genin est tombée dans la marmite de chocolat quand elle était toute petite. Et pour cause : son père est le chocolatier parisien Jacques Genin. En sortant de l’école, son cartable sur les épaules, Jade se glissait dans les ateliers pour observer : « Papa me faisait participer : enrober du chocolat, faire une tablette… c’est comme ça que j’ai commencé à apprendre le métier. » Quelques années plus tard, elle ouvre sa propre chocolaterie sur l’une des artères les plus prestigieuses de Paris : l’avenue de l’Opéra. Aujourd’hui âgée de 32 ans, elle est à la tête d’un atelier d’une dizaine de personnes et dessine sa propre route, parallèle à celle de son père, mais bien à elle.
Dans son atelier, on travaille des produits bruts et naturels. Ici, ni arôme artificiel, ni additif, ni conservateur, mais des herbes fraîches : pour sa ganache à la menthe, elle infuse des feuilles de menthe pendant 24 heures dans le chocolat ! Le cacao arrive du Honduras, où il est cultivé par Xoco, qui favorise la biodiversité et une bonne rémunération des producteurs. Ce souci du détail se retrouve dans les couleurs des créations maison : les pigments sont naturels, et tous les chocolats sont peints à la main, au pinceau.
Ses petites pyramides colorées se dressent fièrement dans leur boîte : appelées « pyramidions », elles sont la signature de Jade Genin. Ce sont des ganaches ou des pralinés, de chocolat noir ou lait, couplés à une épice ou une herbe aromatique.
En poussant la porte de la boutique, au 33 avenue de l’Opéra, on croirait entrer dans un magasin d’art. Tout est de laque blanche, rehaussée par des formes minérales de couleur or. Sous les vitrines de verre, les chocolats attendent sagement leur dégustation. L’atelier est derrière : vous verrez les chocolatiers s’affairer. Pour mieux les voir encore, passez donc rue Danielle-Casanova : une grande baie vitrée donne directement sur l’atelier !
Jade Genin a commencé sa carrière comme avocate spécialisée en droit des affaires. Après deux ans à travailler sur des dossiers de fusion-acquisition, elle s’est rendu compte que le chocolat lui manquait trop… et a rejoint l’atelier de son père pour commencer sa formation.