C’est une tradition qui dure depuis déjà cinq générations… Après avoir passé plus de 15 ans au sein du groupe Roset, l’un côté marketing et communication, l’autre côté finances, Antoine et Olivier Roset, respectivement diplômés de l’ESCE et de l’Institut supérieur du marketing de luxe, et de l’ESCP/EAP, ont pris les rênes de l’entreprise familiale il y a quelques mois. L’occasion de les interroger sur leurs défis et leurs projets pour les années à venir.
Quelle est votre vision de cette société qui appartient à votre famille depuis plus de 160 ans ?
Olivier Roset : C’est un énorme laboratoire de création qui a la spécificité de sortir beaucoup de produits, tous signés. Mais nous sommes également des fabricants, avec de gros volumes et de grosses usines qui nous permettent d’avoir des prix tendus et de satisfaire tous les besoins. Ce sera d’ailleurs le défi de la cinquième génération : proposer un univers global de design adapté à toutes les cibles.
L’activité contract, à destination des professionnels, représente aujourd’hui 13 % de votre chiffre d’affaires… Quelle croissance envisagez-vous dans les années à venir ?
O.R. : Le contract est l’un de nos axes stratégiques de développement. Il représente aujourd’hui une portion assez faible de notre activité, malgré une forte progression globale. Nos concurrents directs sont plutôt situés autour de 25 à 40 %, ce qui nous laisse encore une belle marge de manœuvre. Nous avons un objectif de 25 à 30 % à l’horizon 2028.
Qui sont vos concurrents directs aujourd’hui ?
O.R. : Je dirais B&B Italia et Cassina.
Pas Roche Bobois ?
O.R. : Non, car ils ne sont pas fabricants mais éditeurs. Le groupe Roset est une entreprise qui fabrique en France des meubles et des objets imaginés par des designers. Nous préférons investir dans la création et le design plutôt que dans le marketing et la communication, même si la prise de risques est plus importante.
Quelles sont, selon vous, les actions à mettre en œuvre par les industriels français face à la crise écologique actuelle ?
Antoine Roset : Je pense en effet que c’est une problématique cruciale, car seules les entreprises peuvent avoir un réel impact sur le climat, si elles mettent en place des modifications nécessaires dans leurs process et leurs modes de fabrication pour améliorer leurs émissions carbone. L’organisme Ecomaison, dont je suis administrateur, ainsi que la loi anti-gaspillage AGEC ont déjà permis d’améliorer le recyclage et la fin de vie des déchets d’ameublement. La prochaine étape sera de maximiser les solutions, si possible locales, pour le réemploi et la réparation des meubles.
Votre production est déjà quasiment neutre en carbone… Quels sont vos prochains objectifs pour le groupe Roset ?
A.R. : Nous devons encore travailler sur les transports de marchandises. Parallèlement, nous continuons à minimiser les émissions de carbone au niveau de la production, des transports internes et du personnel, avec, entre autres, la mise en place de bornes électriques au siège et à l’usine principale. Enfin, nous travaillons sur des matériaux plus responsables au niveau des tissus et des mousses, ainsi que des plastiques issus de matériaux recyclés.